Ma petite couturière,
elle est pas haute couture,
mais faut voir quand elle coud
des ourlés à mon cœur.
Ma petite couturière,
elle connaît les mesures,
de mon cœur éperdu,
là dans la fourmilière.
Des trous dans les tricots,
et les bas qui s’effilent,
au fil du temps tu vois,
passé sur la machine.
Fini les travailleuses,
bonjour les plasticiennes,
l’heure est aux dépensières,
aux abeilles en guêpières.
Faut jeter les bobines,
oui le film est fini,
du temps des gabardines,
faut laisser ton boulot
pour d’autres ouvrières,
pour d’autres solidaires,
dans d’autres fourmilières,
à d’autres couturières.
Y a des œillets perdus,
pendants aux boutonnières,
quand les points de couture,
tournent au point de suture.
En ligne les brodeuses,
c’est le temps des chômeuses,
c’est l’heure de rendre la blouse,
de tremper les mouchoirs.
Habillez les jupons,
sûr en fichu de paille,
puisque tous les patrons,
nous laissent sur la paille.
Ma petite couturière,
elle est pas haute couture,
elle est prête à porter,
le monde à bout de bras.
Ma petite couturière,
elle connaît les mesures,
de mon cœur éperdu,
là dans la fourmilière.
Fini le temps des cerises,
des écharpes pour deux,
dire que même à l’usine,
il faudra dire adieu.
Merci bien mon bon maître,
merci bien mon monsieur,
de m’en donner toujours,
de quoi pisser par les yeux.
Ils ne parlent pas pour nous,
ils nous vendent l’âme et c’est tout,
ils sont bons qu’à promettre,
et nous bons qu’à nous faire mettre.
Ouais l’aiguille s’est plantée,
dans le cœur des copines,
jetez les dès à coudre,
l’avenir s’est cassé.
Les lacets à nos cœurs,
les chaînes à nos chevilles,
fini les fleurs en bouton,
planquées dans les bustiers.
Ma petite couturière,
elle est pas haute couture,
mais faut voir quand elle coud
des ourlés à mon cœur.
Ma petite couturière,
elle connaît les mesures,
de mon cœur éperdu,
là dans la fourmilière.
De mon cœur éperdu,
là dans la fourmilière.
Ma petite couturière.
Ma petite couturière.
Ma petite couturière.
Ma petite couturière.
Ma petite, ma petite,
Ma petite couturière !
Ouvriers l’ombre est le cœur de nos vies
qu’on a laissées saigner dans le fond des gouttières,
Toujours sur les avenues, les révolutionnaires
tendent la main à des gens qui n'en pensent pas moins.
Toujours sur le métal hurlant des machines,
A l'usine elle retourne au charbon, elle retourne à la mine ma jolie figurine.
Elle retourne à la mine ma jolie figurine elle rassemble et ressert les boulons.
Elle est pas haute couture elle est prête à porter le monde à bout de bras.
Ma petite ouvrière là dans la fourmilière elle retourne à la lutte.
Puisque tout tourne ici :
oui, oui, à la folie !
Puisque tout tourne ici :
oui, oui, à la folie,
oui, oui, oui, à la folie, à la folie,
oui, oui, oui, à la folie, à la folie...
Dans le suppôt bourgeois,
si c'est plutôt Versailles,
qui fait la rébellion,
rock'n'roll de grand-mère,
ouais si c'est pas l'époque,
où rêvent des camarades,
Ô solidaire ami,
si c'est pas la tendance,
si l'époque est fashion,
tous les soirs au charbon,
quand ça sent la misère,
moi c'est vrai que j'préfère
toujours sur la machine,
ma petite couturière,
elle ressert les boulons.
Dire qu'on en vient à r'gretter,
le travail à la chaîne,
pour des pays plus chauds,
pour des pays moins chers,
pour des pays plus beaux.
Ouvrière s'est perdue,
cherche reconversion,
le patron a fermé,
tous les champs de coton !
Le patron a fermé,
tous les champs de coton !
Le patron, le patron, le patron ouais le patron.
Ouais eh eh eh eh...
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