LES JARDINS OUVRIERS
s'échangeaient branche à branche
des oiseaux le dimanche,
les maisons se parlaient.
Ca sentait le bébé,
les dragées, les baptêmes,
l'amour, les chrysanthèmes,
le propre et les abbés.
Des illusions, ils en avaient
plein leurs armoires, plein leurs greniers
qu'ils transmettaient par testament
à leurs enfants.
Ca s'envolait comme un ballon,
c'était sucré comme un bonbon,
c'était pas vrai, mais c'était bon,
LES ILLUSIONS.
LES JARDINS OUVRIERS
c'était de la verdure,
un zeste de nature
où le soleil brillait.
Elle qui reprisait,
lui, qui fumait sa pipe,
ça faisait des équipes
le coeur qui se taisait
mais, LES ILLUSIONS,
ils les dansaient sous les lampions,
sur les pavés, dans la mitraille
des trilles des accordéons,
les émois, les premiers frissons,
les fleurs mortes et les papillons,
ficelés dans les boîtes en carton
vos illusions.
LES JARDINS OUVRIERS
s'échangeaient branche à branche,
des oiseaux le dimanche,
mais... les maisons parlaient
quand tu aimais les jeux
de Rimbaud, de Verlaine,
par derrière les persiennes,
on te montrait des yeux.
LES ILLUSIONS, c'était au fond
un parfum qui sentait pas bon
comme ces fleurs qui poussent
au milieu des chardons.
Les rumeurs battaient aux balcons
comme le vent et les chansons,
ça rend heureux, mais ça rend con :
LES ILLUSIONS
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